L'Expansion de février

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Laisse tes émotions te mettre en mouvement 

Le terme "émotion" vient du verbe latin movere, qui signifie "bouger". Les émotions sont des choses qui nous émeuvent, qui mettent notre corps en mouvement et nous motivent à agir. Ce sont de brefs états affectifs caractérisés par une activité physiologique, physique et mentale. Si les émotions ne sont ni bonnes ni mauvaises, nous pouvons néanmoins les classer comme positives ou négatives, en fonction de leur objectif et de la manière dont elles nous font agir. Les émotions positives élargissent notre attention et elles nous aident à explorer et à nous engager, ce qui est essentiel pour l'adaptation. En revanche, les émotions négatives réduisent notre attention et nous donnent l'énergie nécessaire pour nous battre ou nous échapper, ce qui est essentiel pour notre survie. Les émotions négatives deviennent un problème lorsqu'elles sont trop intenses et apparaissent trop fréquemment¹. 
Lorsque nous étions jeunes, nous avions besoin du soutien d'un adulte pour apprendre à exprimer et à réguler nos émotions. Cependant, en fonction de notre éducation, il se peut que nous n'ayons pas appris à les réguler efficacement. Tout au long de notre vie et de notre conditionnement, nous pouvons également avoir appris que certaines d'entre elles sont mauvaises et qu'il ne faut pas les exprimer. En cours de route, nous pouvons également avoir confondu suppression et régulation. 
Même si les émotions sont très éphémères et disparaissent rapidement, nous leur donnons souvent un sens en les reliant à leur cause, ce qui crée des sentiments. Ces derniers sont des états affectifs durables correspondant à notre représentation personnelle d'une situation, d'une chose ou d'une personne et nous aimons nous accrocher à ces sentiments. Un exemple illustrant la différence entre les émotions et les sentiments est le fait de se sentir en colère (émotion) lorsque quelque chose de mal se produit et de ressentir du ressentiment (sentiment) longtemps après que ladite chose se soit produite. 

Chaque fois que nous réprimons une émotion, elle est stockée dans notre corps et crée des tensions. Mais nous savons aussi tous que nous ne pouvons pas simplement aller frapper quelqu'un quand nous sommes en colère, n'est-ce pas ? Alors, trouvons une nouvelle façon de vivre nos émotions négatives. Le concept clé ici est que nous ne devons pas supprimer nos émotions mais gérer nos réactions. 

Faire une pause et observer est une bonne première étape car cela nous aide à identifier, reconnaître et créer une distance avec nos émotions (les nommer pour les apprivoiser). La pause nous permet également d'agir plutôt que de réagir automatiquement à ces émotions. Pendant la pause, nous pouvons utiliser des techniques de respiration pour ramener le calme dans notre corps. Ensuite, nous pouvons agir avec habileté et décider de ce qui est le mieux dans cette situation. Il est peut-être nécessaire de se retirer de la situation et de sortir pour prendre une bouffée d'air frais, d'aller aux toilettes et de pleurer, etc. 
Parfois, ce n'est pas possible, ou pas suffisant, et lorsque nous pensons à cette situation ou à cette personne, elle nous prend encore la tête. Notre corps y réagit encore, et cela nous met en colère, nous rend triste, nous rend anxieux encore une fois. 

Ce que nous pouvons faire, c'est créer activement un espace sûr pour libérer nos émotions, même (longtemps) après l'événement. Nous devons alors nous souvenir d'un événement déclencheur et prendre conscience de l'émotion négative qui est encore dans notre système. Pensez-y, ressentez-la, puis laissez-la sortir en utilisant un ou plusieurs des outils mentionnés ci-dessous. Le but n'est pas de faire ces choses pour vous faire oublier la situation et vos émotions, mais de vous permettre de ressentir et d'exprimer ces sentiments afin qu'ils puissent quitter votre système. 

Outils :

Séance de danse intuitive avec une musique de soutien pour cette émotion.
Peignez ou dessinez quelque chose pour exprimer ce que vous ressentez.
Chantez ou criez (peut-être dans un oreiller ou dans un endroit où vous n'effrayerez pas vos voisins).
Faites du sport (boxe, course à pied, spinning, etc.). 
Si tu es triste mais que tu n'arrives pas à te faire pleurer, regarde un film qui te fait normalement pleurer et pleure à chaudes larmes.

N'hésitez pas à partager si vous avez d'autres outils qui fonctionnent pour vous !

¹Si c'est votre cas, laisser vivre vos émotions n'est pas exactement ce dont vous avez besoin, mais trouvez plutôt un moyen de changer votre façon de penser. (Greenberger et Padesky, 2016, Mind over Mood, Guilford Press, New York). 
The Bold Type – 2020

C'est le moment de lâcher prise

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Nous sommes des maniaques du contrôle

Nous aimons le contrôle. Cela nous donne un sentiment rassurant de sécurité et de stabilité. Qui n'aime pas la sécurité ? Il n'y a rien de mal à vouloir se sentir en sécurité. Mais à quel point le contrôle devient-il excessif ? Eh bien, la réponse est quand ce besoin de contrôle nous empêche de vivre une vie florissante.

Je ne veux plus ressentir ça

Sur le plan émotionnel, ce besoin de contrôle provient souvent d'une combinaison néfaste de notre peur de ressentir certaines émotions et de notre manque de confiance dans notre capacité à faire face à ces émotions. La plupart du temps, les émotions redoutées proviennent d'expériences antérieures où nous n'avons pas été capables de les réguler, soit parce que nous étions trop jeunes, soit parce que l'événement était trop intense. Ainsi, nous contrôlons tout ce que nous pouvons pour éviter de ressentir à nouveau ce que nous percevons comme des émotions terribles. Dans le cas où les émotions "terribles" surgissent malgré tous nos efforts pour les éviter, nous les restreignons et les supprimons.

En fait, nous ne souffrons pas de nos émotions, mais de tout ce que nous faisons pour éviter de les ressentir.

Il n'y a pas d'autres façons possibles

Au niveau mental, notre besoin de contrôle provient de notre amour d'avoir raison, notre désir obsessionnel que les choses soient comme nous l'avons imaginé et notre besoin de rester en terres connues. Tout ce que nous volons c'est que la vie corresponde à la réalité que nous avons créée dans notre esprit et nous nous attachons à cette réalité idéale, qui est basée sur nos croyances. Nous sommes déterminés à nous prouver (et à prouver aux autres) que nos croyances et notre réalité imaginée sont vraies. Ainsi, nous contrôlons ce que nous voulons voir, en regardant les preuves qui confirment nos croyances, tout en filtrant celles qui les contredisent. Nous choisissons d'agir d'une manière qui aura un impact sur les croyances des autres à notre sujet, puis sur leurs comportements à notre égard. Ces derniers sont très susceptibles de renforcer nos croyances initiales (cela peut être totalement inconscient). C'est ce qu'on appelle l'effet Pygmalion Effect, also known as the Self-Fulfilling Prophecy.

Cet effet est formidable lorsque les croyances sont positives, mais il l'est moins lorsqu'elles sont négatives. En essayant d'éviter de ressentir une certaine émotion, nous créons des situations qui vont probablement finir par soutenir notre croyance négative et nous faire ressentir à nouveau cette émotion. Ce cycle d'auto-sabotage entrave notre propre croissance, notre bonheur et notre réussite. Non seulement ce cycle nous donne raison, mais nous en bénéficions aussi car on reste dans un territoire bien connu, on n'affronte pas la dure réalité, on ne ressent pas des émotions difficiles,... les gains secondaires. C'est pourquoi nous avons tant de difficultés à changer.

Nous aimons tellement quand les choses restent pareilles, même quand cela signifie avoir une vie misérable. 

Exemple:

Une fois j'ai ressenti beaucoup de honte et j'ai ensuite cru que je n'étais pas assez bien. Je veux trouver un partenaire, mais j'ai peur d'être rejeté parce que je ne suis pas assez bien. C'est pourquoi je reporte sans cesse mes rendez-vous au moment où j'aurai perdu 10 kg. J'essaie de perdre du poids, mais cela ne semble pas fonctionner. Ce que je gagne à ne pas perdre ce poids et à rester dans ce cycle d'auto-sabotage, c'est que je n'aurai pas à faire face à un éventuel rejet, je peux rester dans ma zone de confort. C'est d'ailleurs sûrement pour cela que je n'arrive pas à perdre de poids. Tout ça me prouve une fois de plus que je ne suis pas assez bien, parce que si je l'étais, alors je serai capable de perdre du poids.

Vas-y, laisse aller !

Nous le lisons partout, nous comprenons le concept mais oh qu'est-ce que c'est compliqué de lâcher prise. Tout ce qu'on veut c'est que les choses restent pareilles parce qu'on a si peur du changement.

Le monde est chaotique et en perpétuelle changement.
S'attacher à comment il était auparavant et comment on prévoit qu'il soit ne fait que de nous blesser et de nous gardé bloqué.

Lâcher prise est un acte vulnérable et courageux par lequel nous renonçons gracieusement (ou non) à tout contrôle. Comme toujours, la nature est un professeur magique : l'automne et le cycle menstruel sont de magnifiques rappels du pouvoir vivifiant de l'abandon et du relâchement. Alors que les arbres et les utérus se purifient en perdant leurs feuilles et leur enveloppe, nous sommes invités à se débarrasser de ce qui ne nous sert plus.

Relâcher ce qui ne nous sert plus crée de la place pour que quelque chose de nouveau puisse germer, pousser et fleurir. 

Conscience

La première chose à faire est de devenir conscient.e de nos croyance et leurs schémas. Sans conscience, nous ne pouvons pas briser le cycle et lâcher prise. Nous voulons déconstruire ces cycles le plus possible afin de savoir à quoi il faut faire attention dans notre vie de tous les jours. De plus, devenir conscient.e de nos émotions et d'où elles viennent nous permettra de les exprimer et des les relâcher. (cf. travail sur l'enfant intérieur).

Acceptation - Libération - Compassion

Pour nous aider à accepter, libérer et avoir de la compassion pour nous-mêmes, nous pouvons nous inspirer de l'ancienne pratique hawaïenne Ho'oponopono. C'est un excellent outil de pardon, que ce soit pour pardonner aux autres ou pour restaurer l'amour de soi. Il peut être utilisé comme un mantra, c'est-à-dire une prière que vous répétez encore et encore pour laisser les mots s'imprégner dans votre corps, votre esprit et votre âme afin qu'ils vous guérissent lentement. Ho'oponopono se traduit grossièrement par "ramener les choses à l'équilibre" et c'est un moyen puissant de nettoyer votre corps, votre esprit et votre âme des émotions difficiles, telles que la honte, la colère, mais aussi de nettoyer les souvenirs et les croyances qui vous hantent. Ho'oponopono nous invite à traverser ce processus de lâcher prise avec compassion.

La compassion et l'amour sont la racine de toutes les guérisons.

La prière Ho'oponopono dit:

Désolé, pardon, merci, je t'aime.

Je suis désolé.e

En disant Je suis désolé, nous nous tenons responsables de la situation et de notre expérience. Par conséquent, cela nous permet de nous éloigner des pensées et des comportements de défense, de déviation et de blâme et nous permet d'accepter simplement la situation pour ce qu'elle est. Même si nous rencontrons souvent beaucoup de résistance pour accepter notre part de responsabilité, cela nous donne en fait le pouvoir d'agir sur cette situation. Cela nous donne l'occasion d'arranger les choses avec nous-mêmes.

S'il te plait, pardonne-moi

Le deuxième pilier est celui où nous lâchons prise du fardeau, des émotions, des croyances et des comportements. Nous laissons le pardon laver nos tensions émotionnelles, mentales et physiques et décidons consciemment de nous libérer de leur poids.

Merci

Exprimer sa gratitude en disant Merci permet d'apprécier pleinement la libération qui accompagne le pardon. Vous invitez la gratitude dans ce nouvel espace et la légèreté à l'intérieur de votre esprit, votre corps et votre âme. Vous invitez la gratitude pour les apprentissages que cette expérience vous a apportés, pour le sentiment d'expansion qu'elle a instillé en vous.

Je t'aime

Nous terminons la prière en nous disant Je t'aime. L'amour est le plus grand guérisseur. Nous nous envoyons de l'amour à nous-mêmes, en nous maintenant dans la compassion dans ce moment difficile. Se dire que l'on est aimé, quoi qu'il arrive.

C'est plus simple de m'aimer en version bébé

Il peut être difficile pour nous maintenir dans la compassion et de nous pardonner. Un excellent outil pour susciter plus de compassion consiste à s'imaginer comme un jeune enfant : le jeune enfant mignon que nous avons été. Imaginez que ce jeune enfant réside toujours en nous. Imaginez que chaque fois que nous nous parlons négativement à nous-mêmes, nous parlons à ce jeune et mignon être humain. Pour encore plus de soutien, vous pouvez sortir une photo de votre album (la photo la plus mignonne que vous ayez de vous-même) et la coller à un endroit bien visible. Vous pouvez également utiliser cette photo comme écran de téléphone.

Sécurité intérieure et confiance

Comme expliqué plus haut, un des buts principal du contrôle est de créer un sentiment de sécurité. Nous devons nous entrainer à se sentir en sécurité à l'intérieur de notre corps et de notre esprit, plutôt que de chercher la sécurité à l'extérieur.

En sécurité dans ma tête

Pour inviter plus de sécurité dans notre esprit, nous pouvons observer et explorer les pensées que nous avons au sujet d'une certaine situation. Ceci nous aidera à évaluer s'il y a un réel danger à l'instant présent ou si notre esprit est très créatif et en train d'inventer des histoires. Chaque fois que nous remarquons que notre esprit nourrit des croyances négatives, que nous entrons dans un cycle de sabotage, d'humiliation de notre personne et que nous sommes coincé dans nos pensées, nous devons consciemment choisir de change notre discours. En changeant le récit et en choisissant de nous parler avec gentillesse et sagesse, notre état émotionnel changera et la réponse de notre corps au stress réduira, ce qui changera comment on se sent à notre égard.

Les histoires que tu crées dans ta tête sont perçues par ton corps comme étant la réalité. Choisis de te raconter des histoires positives.
Je me sens effrayé en ce moment, mais je suis en sécurité. Je peux faire des choses qui font peur. Je peux gérer ça. Je fais du mieux que je peux. Je suis assez.
I can do scary things. I can handle this.
I’m doing the best I can.
I am enough.

En sécurité dans mon corps

Il existe de nombreuses techniques pour ramener la sécurité dans notre corps, qui visent toutes à réguler notre système nerveux. La respiration, les tapotements EFT, la méditation en pleine conscience, le yoga, les arts martiaux, le qigong, le tai chi et même le tambour rythmique sont des exemples de techniques qui aident à réguler nos émotions, car elles impliquent toutes des mouvements physiques, la respiration et/ou la pleine conscience.

Nous devons également avoir confiance en notre capacité à ressentir ces émotions et à leur réserver un espace. Nous devons nous entraîner à ressentir ces émotions, à les laisser vivre et à les laisser partir.1 Consulte l'Expansion de février pour en apprendre plus sur les émotions et les outils qui permettent de laisser tes émotions vivre.


1 Toutefois, si le fait de laisser sortir ces émotions risque de vous blesser ou de blesser quelqu'un d'autre, demandez l'aide d'un professionnel.

Yoga Asanas : Chaturanga Dandasana

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Mettez-vous en position haute de la planche. Tournez l'intérieur de vos coudes vers l'avant.

Imaginez que votre coccyx veut toucher vos talons. Cela vous aidera à activer votre bas-ventre et à protéger le bas de votre dos.

Déplacez votre poids vers l'avant de façon à ce que vos épaules dépassent vos poignets.

Regardez vers le bas et gardez votre nuque longue vers l'avant tout en imaginant que vos pieds se retirent vers l'arrière. Cela permet de garder une partie du poids sur vos pieds.

Pliez lentement vos coudes et serrez-les vers votre corps, en faisant glisser vos omoplates le long de votre dos. Éloignez vos épaules de vos oreilles.

Amenez vos épaules alignées avec vos coudes.

Modifiez la posture en vous mettant à genoux et en utilisant des blocs. Commencez par le côté le plus haut des blocs. Essayez d'engager votre tronc et de serrer les coudes.

Utilisez la taille moyenne des blocs.